La journée débute par l'ascension du Pas des Ladres (2432 m). On monte en regardant régulièrement en arrière, le lac reflète la lumière du soleil qui se lève et prend des couleurs incroyables. On passe tout près de la frontière italienne qui est à 1 kilomètre au nord du col, puis il faut redescendre à la Madone de Fenestre. On croise beaucoup de randonneurs qui commencent leur journée de marche et qui nous demandent pourquoi on est déjà en train de redescendre. Quand ils apprennent qu'on a commencé notre périple il y a 24 jours et qu'on redescend du bivouac, ils sont plutôt surpris et admiratifs ! A la Madone de Fenestre, il y a un refuge CAF et des spots de bivouac un peu partout.
Un panneau indique le prochain col à 2h15. La montée débute tranquillement, puis le terrain devient plus ardu, il faut parfois mettre les mains. Alors que nous sommes tout près du col, dans une partie finale très raide, un randonneur qui se trouve devant nous nous interpelle et nous montre une direction du doigt : il y a un magnifique chamois qui prend la pose avec son petit juste au dessus. Ils sont tout près, c'est incroyable. Rares sont les fois où j'ai pu m'approcher si près de ces belles bêtes, ils n'ont pas l'air gênés par notre présence. Duelle chance ! On reste là un long moment à profiter et faire des photos...
Nous finissons par reprendre l'ascension et nous arrivons dans un dernier effort au Pas du Mt Colomb (2548 m). Il n'y a pas beaucoup de place, c'est assez étroit, mais on fait une pause. La descente de l'autre côté est impressionnante vu d'en haut mais ça passe facilement, même si c'est très raide. Le chemin redevient plus plat, contourne le Lac de la Fous et mène au Refuge de Nice. La faim commence à se faire ressentir mais on pousse jusqu'au Lac Niré pour faire la pause déjeuner. L'endroit est très sympa, j'en profite pour quitter les chaussures et mettre les pieds dans le torrent, ça fait un bien fou ! J'avais prévu la possibilité de bivouaquer ici suivant l'heure, ou de continuer jusqu'au Refuge des Merveilles. Il est encore tôt, on continue.
La montée à la Baisse du Basto (2693 m) est du même acabit que le dernier col. La montée finale est raide, il faut gravir de gros blocs rocheux, et le terrain est parfois technique. Il m'arrive d'avancer d'un pas et de reculer de deux ! Mais nous finissons par arriver au col, ou quelques randonneurs venus de l'autre versant appréhendent la descente de ce coté. Nous les rassurons et ils entament leur descente.
Une longue traversée au dessus de l'énorme Lac du Basto nous conduit au pied d'un autre col. Celui-ci est beaucoup plus facile que les autres, c'est la Baisse de Valmasque (2552 m), la porte d'entrée dans la Vallée des Merveilles.
En effet, on entre dans la zone très réglementée des Merveilles et on trouve bientôt un panneau qui nous indique que les bâtons de marche sont interdits. Les bâtons rangés dans le sac, la marche peut continuer, et nous cherchons patiemment les fameuses gravures de la vallée des merveilles. Mais nous ne trouvons rien. On croise deux personnes un peu plus bas et on leur demande s'ils ont vu quelque chose. Ils ont fait le tour avec un guide, et ils nous indiquent tout ce qu'il faut savoir. En fait nous étions beaucoup trop haut, et les gravures sont bien indiquées par des panneaux le long du chemin. Certaines ont été bien saccagées par des imbéciles, quel dommage. Plus bas, on croise 3 randonneurs qui marchent toujours avec leurs bâtons. Ca nous énerve bien, certains n'ont aucun respect, même pas dans ce lieu magnifique. Il ne nous reste plus qu'à nous laisser descendre jusqu'à la Zone de Bivouac du refuge des Merveilles.
Il y a déjà du monde, nous posons nos affaires pour garder la place et nous allons prendre une douche (très froide) et nous avons le luxe de manger une double ration de lyophilisés, vu qu'on a doublé l'étape !
S'il fallait choisir la plus belle étape de la traversée, ce serait probablement celle-là. Une étape variée, technique, une faune incroyable, des paysages et des lacs magnifiques, et l'émerveillement face à la beauté de la Vallée des Merveilles... splendide.
