Aujourd’hui nous prenons notre temps pour nous préparer, nous ravitaillons en nourriture dans Villers-le-Lac et sortons de la ville en fin de matinée. Emmanuelle a le bras droit gonflé, on suspecte une piqûre de taon.
Rapidement après la sortie de la ville, nous bifurquons à gauche pour éviter de suivre la route le long du Doubs. Nous atteignons le belvédère, profitons de la vue et descendons sur la route.
Peu après nous arrivons au Saut du Doubs, ici la rivière chute de 27 mètres de hauteur, on se rend compte que le Doubs a fortement décru par rapport à la semaine dernière ! Tant mieux au moins on ne sera pas à nouveau détourné de notre chemin. Depuis le début on avait pris l’habitude d’être toute la journée seuls et dans la tranquillité, quand tout à coup nous voici submergé par une foule de retraités durant notre pause de midi.
Nous repartons dans les gorges pour le dernier tronçon de la randonnée, il nous reste une quarantaine de kilomètres avant Goumois. Le chemin est assez large et nous fait longer les falaises à gauche et la rivière à droite. Nous suivons les méandres du Doubs ; c’est très paisible et il n’y a personne. Nous dépassons ici et là des barques ainsi que des cabanes de pêcheurs.
Nous passons le barrage du Châtelot et une fois sur de raides escaliers métalliques, une rafale de vent fait tomber des branches à quelques mètres de nous...Pas très rassurant ! Peu après le barrage on trouve la bifurcation entre l’ancien et le nouveau tracé du GR : le nouveau tracé fait ressortir des gorges, passer en forêt puis sur une route, et fait redescendre dans les gorges. L’ancien sentier est à priori plus « dangereux » et il y a déjà eu au moins un accident. Cette déviation a été mise en place il y a quelques années seulement. L’idée de faire ce détour ne nous enchante guère, alors nous suivons l’ancien tracé ; en cas de doute nous ferons demi-tour.
Le chemin nous fait redescendre juste à côté de la rivière, nous retrouvons la végétation moussue et l’ambiance tropicale ; les contrastes d’ombres et lumières sont saisissants. Dix jours auparavant, tout était très humide et maintenant c’est sec et très plaisant. Nous continuons parfois dans le lit, parfois un peu au-dessus, mais toujours encadré par les falaises de calcaires de chaque côté. Parfois, il faut enjamber de grands arbres tombés en travers du chemin ou serpenter dans des pierriers. Nous passons un premier abri, celui-ci est occupé par des pêcheurs alors nous allons jusqu’au suivant. Nous nous arrêtons donc à l’abri dit des pêcheurs et dormirons sur le sol en compagnie d’un randonneur néerlandais qui arrive plus tard. Dehors, on entend les crapauds accoucheurs chanter pendant que la nuit tombe.
Aujourd’hui une tique s’est accroché à moi, la région est fortement atteinte par la borréliose de Lyme, il faut bien penser à se regarder tous les soirs et à diminuer les zones de contacts. Le bras d’Emmanuelle a continué de gonfler par rapport à ce matin, nous savons que nous pourrons trouver de l’aide le lendemain si nécessaire.